Retour en France dans la nuit de Jeudi a Vendredi dernier.
Tellement pressée de rentrer, j'arrive à 19h30 à l'aeroport de Doha pour un avion à 21h25.
A l'enregistrement, on m'apprend que l'avion a une heure de retard, ça commence bien, et ce n'est pas fini. Je vais donc déambuller, comme tout le monde dans cet aéroport, boutiques Duty Free : parfums, français pour la plupart, des marques, lunettes italiennes, Alcool et sucreries sont le lot classiques de ce genre d'endroit. Au milieu du rez-de-chaussée, trônent deux grosses cylindrées BMW : des autos qui n'aident surement pas à respecter les 120km/h limite autorisée. Ce sont les prix d'un Loto peu banal ailleurs, tellement en accord avec l'esprit local, ici. Après avoir assez reluqué les différents articles du niveau 0, un petit coup d'oeil sur l'i-pod 60 Go, un peu cher, je monte au premier, histoire de me poser au balcon et d'assister au théâtre des passagers en attente, mode consommateur, vue d'en haut c'est intéressant. Je vois une fille qui fait tourner en bourique une vendeuse pour finalement se maquiller à l'oeil, un Qatari élégant, qui à l'air de bien connaitre les vendeurs et ne doit pas être à l'achat de sa première montre, un jeune couple, lui habillé à l'italienne, beau gosse, elle certainement pareillement très apprêtée, en dessous son abaya. Le voile n'est pas très pratique pour sentir les parfums. Mais quand je vois aussi des jeunes femmes habillées de façon provocante, je me dis que ce n'est pas à propos ici. Même si ça me gêne un peu de devoir faire attention à ma tenue vestimentaire, je commence à comprendre ce savoir vivre et respect à l'égard de la culture locale. Je me pose dans un siège pour lire un peu, j'aperçois une équipe sportive, celle de l'Iraq, je pense au foot mais je ne sais pas, avec du recul, ils n’étaient pas beaucoup, c’était plus certainement de l’athlétisme. Je me demande bien ce qu'on peut avoir dans la tête et comme parcours de vie quand on a moins de 25 ans, et qu'on est sportif pour représenter les couleurs de l'Iraq, vu la situation actuelle de cette région. A 23h on décolle enfin de Doha. 20mn de vol. A 23h45 je suis dans l'aéroport de Bahreïn. Les douaniers ne sont pas méchants, ils m’indiquent le chemin. Je ne sais plus si l'heure locale est la même qu'à Doha, je demande a une commerçante, on me dit que si. Carrément dans le coltar, une envie de dormir terrible, je prends un café. Une chance, je peux payer en Riyals Qataris (QR). Tiens, le dinar de Bahreïn vaut presque 10 QR. Il fait froid dans l'espace d'attente, à côté du comptoir d'enregistrement, la clim est à fond, buée sur les fenêtres. Il y a un café derrière, et les gens fument, pas terrible pour dormir. A 1h35 on embarque, à 2h15 on décolle enfin. Il y a du brouillard. Par chance je me retrouve seule sur une rangée centrale de quatre sièges. Je vais pouvoir bien dormir, deux, trois couvertures et c'est parfait. Arrivée prévue à 7h, on atterrit à 7h30, puis on roule sans comprendre pendant 40 mn, pas un mot, ni du commandant, ni de la chef de cabine, c'est pénible ! J'arrive au terminal 1, il est 8h10, et j'ai un avion à 8h50 pour Nantes à prendre au Terminal 2. Pas très contente devant le tapis des bagages, en attendant qu'ils arrivent je vais me renseigner au comptoir. J'ai déjà raté ma correspondance. Vive Gulf Air, je pestifère contre cette compagnie de Bahreïn, et me réjouis déjà de voler avec Qatar Airways, pour le retour, ligne directe Paris Doha, meilleure compagnie. Bref on me dit que j'aurais très bien pu faire suivre mes bagages jusqu'à Nantes même si je passe par deux compagnies différentes, première nouvelle. Cela m'aurait laissé une chance d'attraper l'avion pour Nantes. Ensuite il me faut un avis de retard, si jamais j'ai besoin de faire des démarches pour changer mon billet Air France Paris-Nantes. Je vais attraper ledit avis, je ne suis plus à une demi heure près, le prochain avion est à 12h35. Par chance le changement de billet AF se fait facilement. Je me rends au terminal 2F. L'avion de 8h50 pour Nantes est en retard, j'ai peut être une chance de monter dedans. Mais j'attends une heure avant de pouvoir passer à l'enregistrement, #@!#* je bougonne, fais ch... ! Même à 10h, l'avion de 8h50 n'est pas encore parti, je demande à l'hôtesse, qui passe un coup de fil. Réponse : « non, c'est un peu embêtant, vous comprenez, si vous n'aviez pas eu de bagages en soute, ça aurait peut être été, mais là, non... » Bon, va pour l'avion de 12h35. --------qui a décollé à 13h15, je suis arrivée à 14h30 dans l'aéroport de Nantes. Il faut le souligner, l'attente à Paris, m'a fait bien plaisir, d'abord CDG c'est lumineux, et puis il y avait l'odeur des croissants, les journaux français, le brouillard dehors, temps d'automne, manquait juste les arbres, mais j'étais contente d'être là. A Nantes, j'aurais du me taire. Maman m'attend, elle passe à sens contraire pour me rejoindre devant le tapis des bagages. Les douaniers sont là aussi. Je parle de Doha, j'explique à maman que je n'ai rien pris comme affaire, d'ailleurs je n'ai pas ramené mon appareil photo, un oubli. Je veux plutôt garder la valise libre, pour la remplir et ramener des livres, des partitions, des vêtements de voile, du linge de maison, des photos, des affiches, à Doha. En fait dans ma valise, je n'ai qu'un sac, à carreaux façon Tati, qui vient de Chine, c'est celui qu'Ariane à laissé pour cause de surplus de poids, quand elle rentrée en France il y a deux semaines. Je ne sais même pas ce qu'il y a dedans, j'ai une petite idée mais je n'en suis pas sûre. Ca n’a pas loupé, une douanière me demande de passer dans une autre pièce. Elle demande a maman si elle voyagé avec moi, comme ce n’est pas le cas, elle la renvoie attendre plus loin, de l’autre côté de la vitre.
Ton sec, questionnement :
« Vous venez d’où ? »
De Paris
Et avant Paris ?
De Doha (Je lui ai épargné le passage par Bahreïn)
Et qu’est ce que vous avez dans votre valise ?
Ben je ne sais pas trop, des souvenirs que je ramène pour une amie qui n’a pas pu les ramener la semaine dernière
Quoi ?! Vous ne savez pas précisément ce que vous transportez. Vous avez les factures ?
Non, ce sont des babioles achetées au souk, je sais que c’est l’un des objets qu’elle a acheté, j’étais avec elle quand elle les a choisi. Et j’ai confiance, je la connais.
Elle ouvre la valise, elle ouvre le sac en cassant la fermeture éclair qui bloquait, elle était déraillée.
« Et vos affaires à vous, elles sont où ?
Ben, j’en n’ai pas, je vais chez mes parents là, j’y ai des vêtements, et tout ce qu’il faut.
Vous faîtes quoi la bas, au Qatar ?
Je travaille, j’y vis donc, depuis presque deux mois.
Je peux voir vos papiers.
Je lui montre mon passeport français, dans lequel est collé mon permis de séjour Qatari, valable un an, ainsi que ma carte d’identité Qatari.
J’avais un petit sac en toile genre sac de cours, dans lequel j’avais mes lunettes, papiers, crayon, un bouquin,et des trucs d'un sac de fille
Donnez le moi, je vais le faire moi-même
[Et oui, les douaniers, ils ont le droit de fouiller vos affaires sans votre accord, ni votre présence]
Bon ça va pour cette fois, mais la prochaine fois, vous êtes priée de savoir ce qu’il y a dans votre valise et d’avoir les factures de ce que vous transportez.
En plus c’était des verres en marbres, il y en a deux sur six qui avaient été cassés pendant le transport, malgré l’emballage, j’étais assez dégoûtée pour Ariane. Par chance son jeu d’échec n’avait rien. La prochaine fois j’éviterai de parler quand les douaniers sont pas loin, parce qu’il faut prouver son innocence, même si on n’a rien à se reprocher. Ca n’a rien d’agréable.
Aved du recul, je comprends que la situation avait du lui paraître étrange voire suspecte, et je ne faisais rien pour l’arranger dans mon discours, j’étais trop crevée pour m'en débrouiller mieux.
Le week end dernier je suis allée voir mes tantes, avec mes parents et mon frère. Des papiers, répondre aux gens qui étaient à l’enterrement, etc. Il faut vider la maison. Ma grand-mère paternelle est décédée il y a un peu plus de dix jours.
On a retrouvé des photos, j’ai vu mes tantes, c’était sympa, ça fait bizarre, comme une absence.
Ma vie continue. Trouver tout ce qui pourrait me manquer dans les douze prochaines semaines la bas. Essayer de voir du monde. Gérer les papiers et la réunion VIE Jeudi prochain à Paris. Et Samedi je repars pour Doha. Le beau temps me réjouis, et j'apprécie le petit bout d'automne auquel je peux quand même gouter ici.