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30 septembre 2006 6 30 /09 /septembre /2006 11:44

Vendredi 29 Septembre, 20h45

Une vie normale se dessine à l’horizon. Et l’horizon est une expression qui a son sens ici, croyez moi.

Sur la route qui part de Doha et nous mène au travail tous les matins, Ariane et moi, lors de notre covoiturage quotidien, à gauche ? : Rien ! À droite ? : Rien. Pas de relief, pas d’arbre, pas d’autres chemins, pas de maisons, le calme plat. Curieusement, la verdure ne me manque pas trop, mon arrivée ici doit être encore trop fraîche pour cela.

Depuis une bonne huitaine de jours j’ai mon permis Qatari et je peux donc conduire. Il m’a fallu, pour cela, présenter mon permis français et passer un test visuel, pour le moins succin : quelques lettres lues rapidement en anglais. Je me suis demandée si la personne qui m’écoutait comprenait ce que je disais. Bref, à défaut de voir quelque chose, l’assurance de ma diction devait faire l’affaire. Des formalités, il y en a eu pas mal aussi pour le permis de long séjour.

 

Que vous souhaitiez un Work permit, ou un regroupement familial ou je ne sais quelle autre raison, pour séjourner plus d’un an ici, armez vous de patience.

 

Une radio des poumons, une prise de sang pour tester si vous êtes séropositif ou non, sont désormais un passage obligé pour obtenir le précieux papier.

On pourrait se demander ce qui se passe si le VIH vous a touché… pas très éthique tout ça.

Mais ce qui m’a le plus étonné, est l’hôpital pour femmes ou on m’a emmené. L’homme qui se chargeait de nous guider pour ces démarches a du attendre dehors, comme tous les autres hommes accompagnant leur femmes ou leur filles. Des femmes tout en noir, de la tête aux pieds, en Abayas, dont on entrevoit les yeux seulement, mais aussi de longs Saris colorés : l’élégances des Indiennes, et le bon vieux T-shirt / jeans des Européennes, Indonésiennes et Philippines. Le tout dans un chao car le savoir vivre, ou le respect des règles, ici, est loin d’être celui des pays scandinaves. Autant dire qu’attendre son tour n’est pas dans les habitudes de tout le monde. Alors ça m’a pris un peu de temps, le temps de baragouiner quelques mots d’anglais à des petites filles hollandaises qui attendaient leur maman, femme d’un expat’ travaillant ici. Elle a aussi du passer ces formalités peu agréables. Et de discuter avec une jeune fille indonésienne de Surabaya, venant de finir ses études, candidate au visa pour rejoindre ses parents. Son papa travail pour Qatar Petroleum : la compagnie Nationale du pays.  Des tranches de vie en rapido. J’ai menti. Sur la route qui mène a Ras Laffan : il n’y a pas rien sur le bord. Il y a des voitures abandonnées de temps en temps, vestige d’un accident. Peu surprenant vue la vitesse à laquelle certains roulent. Et si certains on déjà été en Inde, il comprendront que c’est une mauvaise conduite qui s’est quelque peu importée. De plus une telle route pousse au crime de vitesse. Que mes proches se rassurent (j’imagine déjà mes parents s’effrayant à ces quelques lignes) il y a des radars automatiques, 6 sur 60 km, 3 de chaque côté. En ce moment ils poussent comme des champignons, et nous avons donc pris la bonne résolution avec Ariane de ne pas dépasser le 120km/h , vitesse limite autorisée.

Mais avant-hier, nous sommes allées encore moins vite. Il est revenu… le brouillard, sur tout le trajet, à tâtons, de 5h30 à 7h15 du matin pour arriver au boulot. Que du bonheur. Sérieusement, ça s’est fait, tranquillement, tant que ça ne se répète pas trop, on y arrive.

Mais comprenez, vu le rythme de travail et de vie que j’ai, que je ne trouve pas toujours la force d’écrire le soir. 

Et pourtant je voudrais vous en écrire des mails, à la famille, aux amis, aux « belles rencontres », et bien d’autres, c’est dit, les mails arriveront bientôt dans vos boîtes.

Teesing, quand tu nous tiens….

Pas encore beaucoup parlé de boulot dans ce blog. Incroyable, quand on pense que c’est ce qui occupe la majeure partie de mon temps ici, mais c’est tant mieux. Cela signifie que d’autres activités intéressantes s’offrent à moi. Hier soir, après avoir commencé à regarder le film de TV5 Monde chez Ariane, au 6eme étage de cet immeuble d’appartements/hotel dans lequel je loge toujours, je me suis résignée à aller me coucher à 21H.

Fatigue et qualité du film  moyenne ont eu raison de moi.

Today, après midi voile au programme. 4,70 en vue et un bon vent. On commence à deux, désalage (bizarre comme expression, nous, on a plutot gouté le sel, et bien), un tour complet du mât, quelques efforts plus tard, et nous revoilà dans le bon sens, SUR le bateau, retour au club. Le vent qui continue. On part à trois. Et bien il y en avait quand même un au harnais au rappel, et les deux autres, pieds dans les sangles. En somme, de bonnes sensations. De toute façon l’eau est chaude, et le fond de l’air aussi, alors on n’a pas froid et on sèche vite avec ce vent.

A 17h, le soleil est couché. Le rythme de vie est un peu différent ici, il faut dire que le décalage horaire ne reflète pas la période de luminosité, donc la journée commence à 6h, un bon indicateur, le trafic  routier se densifie à cette heure dans Doha.

En ce moment c’est ramadan, au bureau, on a planqué les gâteaux du Field Engineering, notre service, réputé pour ses petits plaisirs, qui en font venir plus d’un pour prendre une pause. Consigne générale, on ne boit pas et on ne mange pas devant les autres, par respect pour ceux qui suivent cette période de Carême. La cuisine est donc officiellement fermée, mais en poussant la porte, elle s’ouvre, et je peux toujours aller chercher les bouteilles d’eau et thé à volonté. Ouf ! Ca aide quand même pour tenir la journée.

Deux remarques générales sur ce pays : j’ai beau dire que c’est un peu anarchique parfois, il y a des règles.  Le formalisme des règlements et lois qui régissent le quotidien, selon moi, vient pour deux raisons principales. La diversité des populations qui se côtoient ici nécessite une compréhension facilitée et une application certaine des règles communes.

Rappelons que seulement un quart de la population du pays est Qatari.

D’ailleurs en y réfléchissant, qu’est ce qu’être qatari ? Il n’y avait pas grand monde dans cette zone il y a 200 ans, quatre générations, pensez à vos arrières grand parents, que faisaient ils ? Ici, ils étaient sûrement nomades, ou Saoudiens, ou Perses, Ottomans de passage, en fait. Des éleveurs en transhumance, des pêcheurs, des cultivateurs de perles, des commerçants du Golfe…

De plus, ces limites formalisées sont une des marques de modernisme emprunté aux occidentaux. Attention : je ne suis pas en train dire que si les Qataris ne prenaient pas modèles sur les occidentaux, ce pays serait un souk ! Non, loin de là mon idée : ce que je veux dire, c’est que cette façon de tout délimiter, tout marquer, est compris dans le package « modernité accélérée ». Je m’explique : ici il y a des voitures puissantes et rapides, et bien il y a les radars qui vont avec. N’allez pas croire qu’on peut tout faire et n’importe quoi. Dans les grandes galeries commerciales, il n’y a pas un papier par terre, pas un mendiant, pas un colporteur. Certes parce qu’il y a des gens qui nettoient, mais il y a aussi des gardes de sécurité qui rappellent à l’ordre.

Autrement dit : la technique est arrivée avec son lot de sécurité et de limites qu’il faut y adjoindre. Souvenez vous de vos sujets de philo du Bac à ce propos…

La seule chose troublante dans tout ça est la frontière entre ce qui est d’état ou ce qui est privé. On a l’impression que tout est privé ici. C’est un nouvel El Dorado des entrepreneurs, lancez vous, et ça marchera, mais je n’ai pas encore bien saisi ce qui permet aux entreprises de prospérer autant. Quelle est la base solide et durable de tout ça ?

On appelle, entre nous,  les immeubles qui poussent au bord de la corniche de Doha, le « Manahattan » local. C’est à qui construira le plus « design », le plus original. L’originalité est une mode, la mode gomme toute originalité : et au final, je pourrais vous dresser quels portraits types et clichés locaux facilement. Autre sujet à travailler.

Pour les photos, qui ne viennet toujours pas : je ne peux pas emmener aussi facilement l’appareil photo à mon travail. Le site de Ras Laffan est soumis à des règles de sûreté, qui exigent une autorisation, et comme je ne veux pas me faire confisquer l’engin à la Gate Pass, même si les chances sont minces, me disent certains, ça attendra un peu, le temps d’obtenir le papier.

Voilà, tout n’est pas dit mais c’est un bon morceau, laissons en pour la suite…

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commentaires

B
Salut !<br /> C'est cool d'avoir de tes nouvelles. Tu as de la chance de pouvoir faire un peu de dériveur - profites en ! Ici, ça va, les jours raccourcissent et il commence à faire de plus en plus gris :-)<br /> Gros bisous !<br /> (Je te mets en forme chaque article en supprimant les balises html que word te génère ;-))
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